Je savais que j’allais prendre cher, mais pas à ce point. Hier encore, j’étais ce gars qui regardait des combats sur son canapé en pensant « je pourrais tenir au moins quelques minutes contre un pro ». Aujourd’hui, j’ai la tête qui tourne et une leçon d’humilité gravée au fond du crâne. Voici mon expérience dans un ring face à un boxeur professionnel – spoiler alert : mon cerveau a jeté l’éponge bien avant mes bras.
Face à face avec la réalité d’un sparring professionnel
Six ans de boxe amateur, des centaines d’heures d’entraînement, et pourtant rien ne m’avait préparé à ça. Quand Karim, un poids moyen qui compte 15 victoires pro, m’a proposé trois rounds d’entraînement, j’ai accepté avec ce mélange d’excitation et d’appréhension que connaissent tous les passionnés de combat.
« T’inquiète, je vais y aller doucement », m’avait-il dit avec ce sourire que je comprends maintenant comme un avertissement. La différence entre un amateur même expérimenté et un professionnel est comparable à celle entre jouer au foot avec des potes et affronter Mbappé. C’est techniquement le même sport, mais absolument pas le même jeu.
Dans le vestiaire, tandis que j’enfilais mes protections, mon coach m’a donné un conseil simple : « Reste calme, bouge beaucoup, et surtout protège-toi. » J’ai hoché la tête comme si je comprenais vraiment ce qui m’attendait. La blague.
Le ring, sous les lumières du gymnase, semblait soudain plus petit qu’à l’habitude. Comme si les cordes s’étaient rapprochées pour m’offrir moins d’espace de fuite. Karim s’étirait tranquillement dans son coin, l’air détendu comme s’il allait faire ses courses.
Premier round : l’illusion du contrôle
DING ! Premier round. Je commence bien, mobile, appliqué. Je place même un jab qui touche son garde. Pas si mal, je gère, me dis-je pendant les trente premières secondes. Karim sourit. Il n’a même pas commencé.
Et puis soudain, tout s’accélère. Un jab que je ne vois pas arriver s’écrase sur ma garde. Un crochet contourne ma défense comme si elle n’existait pas. Je réalise alors que jusque-là, il me laissait juste exister dans son espace, comme on laisse un enfant croire qu’il peut gagner à un jeu.
À la minute deux, ma respiration devient laborieuse. Ce n’est pas tant la fatigue physique que mentale. Mon cerveau essaie désespérément de traiter l’information : d’où viennent ces coups ? Comment anticiper ? Pourquoi mes techniques habituelles semblent inutiles ?
Voici ce qui rend un sparring pro si différent :
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- La vitesse d’exécution est inhumaine
- La précision des coups est chirurgicale
- La lecture de vos mouvements est instantanée
- La gestion de l’espace est parfaite
Fin du premier round. Je retourne dans mon coin, essoufflé mais intact. « Tu vois, c’est pas si terrible », me dit mon coach. « Il est gentil là, il travaille juste sa distance. »
Deuxième round : quand la physique rencontre la réalité
Le round 2 commence et Karim change de rythme. Ses déplacements deviennent plus fluides, comme s’il avait fini son échauffement. Un une-deux me touche, pas méchamment, mais assez pour me faire comprendre qu’il pourrait faire mal s’il le voulait.
À ce stade, voici comment se répartissaient mes pensées :
Pourcentage | Pensées |
---|---|
60% | Survivre jusqu’à la fin du round |
30% | Comprendre pourquoi je ne vois pas venir ses coups |
9% | Me demander pourquoi j’ai accepté ce défi |
1% | Tenter de boxer intelligemment |
C’est à la moitié de ce round qu’un crochet au corps m’a fait comprendre une vérité fondamentale : la puissance d’un boxeur professionnel n’a rien à voir avec ce qu’on ressent à l’entraînement entre amateurs. Même retenu, ce coup a envoyé un message clair à mes organes internes.
« Respire et bouge ! » me crie mon coach. Facile à dire quand chaque centimètre du ring semble piégé. Karim est partout et nulle part à la fois.
Troisième round : l’abandon du cerveau avant le corps
Le dernier round commence et je suis déjà mentalement épuisé. Mon cerveau n’arrive plus à traiter les informations. C’est comme essayer de résoudre des équations complexes pendant qu’on te lance des balles de tennis au visage. J’ai encore de l’énergie physique, mes jambes fonctionnent, mes bras aussi, mais mon système neurologique a jeté l’éponge.
À 1 minute 20 du début du round, après avoir mangé une combinaison particulièrement élégante, je fais signe à Karim que j’en ai assez. Pas par douleur ou fatigue extrême, mais par surcharge cognitive. Mon cerveau venait simplement de dire : « Désolé mec, je décroche, c’est trop d’informations à traiter. »
Dans les vestiaires, Karim m’explique en riant : « C’est normal, ton cerveau consomme plus d’énergie que tes muscles dans un sparring comme ça. C’est ce qui arrive à tous ceux qui montent de niveau. »
Cette expérience m’a appris l’humilité et m’a donné un respect infini pour ces athlètes qui font ça quotidiennement. La prochaine fois que tu regarderas un combat pro, souviens-toi qu’entre toi et eux, il n’y a pas qu’une différence de talent ou d’entraînement – il y a tout un monde de capacités mentales et physiques qui se joue à des vitesses que le commun des mortels peut à peine percevoir.